Une voix brûlante et conquérante. Des mélodies frénétiques et ardentes. Des refrains qui boxent avec les mots. Le premier album de l'hyper actif Hervé s'appelle Hyper, hyper bien, hyper bolide, hyper tendu, c'est entendu. Dans ce disque charnel, ondoyant et heurté, l'héritier de Bashung et de Christophe - avec qui se profilait un début de collaboration - mêle les trépidations de l'électro-pop aux sirènes du spleen, alterne des morceaux speed et sombres pour danser et des ballades lumineuses, invitations à flâner, le coude sur la portière. Le passionné de foot (défenseur) et de rap, originaire de Fontenay-le-Fleury - et du centre du Morbihan - avait déjà livré un EP bouillonnant, Mélancolie FC. Avec Hyper, Hervé fait souffler un vent brûlant sur la chanson française. L'occasion idéale de lui demander de déverrouiller son smartphone.
Que trouve-t-on sur votre appli Notes?
Au moins 1600 fichiers: textes, timing, phrase, projets, idées, envies, mémos, films à voir… Ce peut être des rubans adhésifs pour le marquage de la scène, ou La Ligne Rouge de Terrence Malick.
Comment avez-vous tourné vos clips « confinés » ?
Je ms suis servi du mode vidéo. J’ai réglé la qualité au maximum et j’ai scotché le smartphone sur le mur de ma cuisine, pour filmer Si bien du mal. La mélodie était née pile à cet endroit, vers deux heures du matin. Je voulais montrer en plan-séquence des scènes du quotidien: se lever, allumer la radio, boire un café. . Pour Maëlstrom, le smartphone était scotché sur la caisse de mon père. A l’époque de Postaal, je bricolais déjà énormément. La vraie surprise a été le challenge crêpes lancé sur internet à la suite a Si Bien du mal. J’ai reçu 200 vidéos d’enfants, de parents, de grands-mères.
Quoi sur votre playlist?
T. Rex, sans doute pour Billy Elliott, un film que j’ai du voir 300 fois et que je me repasse régulièrement, parfois je visionne juste la scène du concours, le soir avant de m’endormir. L’écho avec ma vie intime est fort. J’écoute aussi Sleaford Mods, un duo d’anglais d’électro-punk incroyable, on communique un peu sur les réseaux. Et The Smiths. Il y a des chansons qui entrent ainsi dans sa vie. Je n’étais pas très rock, ado. C’est en me baladant dans Londres en fin de night, que je me suis mis à les écouter, même si ça fait un peu cliché.
Un achat récent sur internet?
Une tronçonneuse pour mon père sur Le Bon Coin. Et des fringues.
Des applis favorites?
"Surf report": pour la météo et la carte des spots. Je bricole en surf. "Picture This" qui permet d'identifier les plantes que l'on a photographiées.
Une appli à fuir?
Toutes les livraisons de bouffe. Je cuisine moi-même ou je vais chercher les plats à scooter. Ce n'est pas une question de bouffe, c'est en réaction aux conditions de taf pitoyables des livreurs.
Votre dernière recherche google?
Les photos d’un match de foot qui opposait Damon Albarn et Liam Gallagher, Blur vs Oasis, Adidas contre full Puma. Ces images résument à la fois les années 90 et ma passion du foot et de la musique. Les regarder me met dans un bon mood.
Le hashtag qui vous ressemble?
#Hyper bien sûr, et même hypergrave ou gravehyper. Ce mot catalyse tout et me ressemble tout à fait. Chaque morceau a sa photographie, son ambiance, son propre son.
Un deuxième hashtag?
Bretagne. J’aime la beauté froide des paysages, les marées, le spleen ambiant, la densité. Mais j’aime aussi le sud-ouest, j’y ai beaucoup de repères.
Votre rapport aux réseaux sociaux?
Ma seule excitation par rapport aux réseaux c’est de pouvoir communiquer. Je réponds à tous les messages, c’est la moindre des choses. Je cherche le réel dans le spectre virtuel.
Plus d'Hervé. L'interview Mélancolie FC lire ici.
Hyper (Initial). A La Maroquinerie le 21 Septembre (complet), le 19 Janvier à La Cigale. Et en tournée
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