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Degree au plus haut



A peine 21 ans, et déjà artiste majeur de l'électro-folk. Grégoire Dugast alias Degree, mêle des guitares délicates aux nappes d'électro stylisées, et accompagnent ces morceaux en live d'une danse spontanée empruntée au hip-hop qu'il a longtemps pratiqué. Son premier EP Draw to an end, concocté sur ses terres nantaises, tourne de belles pages musicales au chant profond. L'occasion de lui demander de déverrouiller son smartphone.


Quelles applis vous aident dans votre création ?

Les visuels de Pinterest déclenchent parfois en moi des idées de mélodies. Quand je n’ai pas d’inspiration, je regarde des vidéos abstraites et compose dessus, et je m’enregistre au piano, le téléphone plaqué dans la bouche. Dans Notes, j’ai un dossier Pensées, où j’inscris trois phrases, un message, un commentaire après une expo au Lieu Unique de Nantes, par exemple.


L’histoire de Draw to an end?

Le EP rassemble mon parcours depuis trois années, avec comme fil rouge, la rupture. C’est la fin d’un cycle, le début d’un autre, celui où j’assume de faire de la musique mon métier. Le titre est d’ailleurs une référence directe à cette décision. Car la musique, à la base, c’était longtemps pour moi un moyen d’expression, un hobby. Au lycée, je suivais une section scientifique, j’adorais le dessin, la musique, les livres, le cinéma et j’étais frustré de ne pas développer mon côté créatif. On me surnommait d’ailleurs « le S littéraire. » Ensuite, j’ai suivi une école de design tout en composant. Mon oncle 20syl m’a encouragé et donné ses vieux ordinateurs, et on a travaillé ensemble pour redéfinir ce que je voulais exprimer par le son, le EP a pris forme, j’ai fait les Inouïs du Printemps de Bourges, Fnac Live, les Inrocks Lab. Et cette passion est devenue primaire. »



Qui sur la playlist de votre EP?

James Blake et Bon Iver, qui me touchent énormément. Des compos de David Bowie. Il m’a amené à m’accepter tel que je suis, à oser, à gueuler. Leonard Cohen, ses chansons m’ont conforté dans l’idée d’utiliser la guitare.



(C) Christophe Guary

Le compte d'un danseur que vous suivez ?

Brandon Miel Masele (@malboneige) qui collabore avec Christine and The Queens. Et Arielle Bobbs Willis; elle travaille sur la torsion des corps, cela m’a inspiré une façon de placer les mots en français, dans Feu, par exemple. J’aime aussi le voguing, les danseurs sur talons. J’ai commencé par la capoeira, pratiquée de 6 à 12 ans, puis continué avec le hip-hop pendant cinq ans. J’aimerais aujourd’hui toucher à la danse contemporaine ou classique. Sur scène, quand je chante ou durant les instrumentaux, mon corps parle beaucoup, cela me permet aussi d’inviter le public à danser.


Quelle est votre playlist du moment?

Asgheir: je le suis depuis longtemps et il m’impressionne toujours autant. Mores Sumney: un prêtre musical. Marie-Flore: j’apprécie beaucoup son morceau Chevrotine.



Une histoire derrière votre nom de scène?

Je voulais qu’il soit lié au mien et ait une sonorité anglophone. Degree, c’est le D de Dugast et le Gr de Grégoire. C’est aussi une unité de mesure, et une façon de mesurer l’équilibre entre l’électro et le folk


Vos 3 applis indispensables?

Je suis maniaque de ma gestion d’Instagram et des réseaux sociaux. Soundcloud me permet de mettre mes morceaux en écoute privé et les accompagner d’une image. Sur Netflix, je regarde beaucoup de films d’horreur, je suis très bon public, j'adore The haunting of hill house… J’aime bien la légèreté dans l’épouvante.




Votre premier quart-d’heure de gloire?

J’ai posté Under the same flag sur internet, le morceau a tourné et a été diffusé sur une radio américaine, KRCW, ce qui m’a incité à sortir une autre version, vue par Singe. Il m’a contacté par Messenger et proposé de poser ma musique sur un clip de la marche des femmes sur Washington, avant l’élection de Trump. J’avais écrit le morceau en une nuit, après avoir assisté à la Gay Pride de Nantes et bouleversé par le massacre d’Orlando. Je trouvais formidable que cette musique ouvre sur une autre cause, serve un autre propos.




3 artistes à suivre?

Hannah La Follette Ryan (@Subwayhands): elle photographie les mains de voyageurs dans le métro. Damotta Fabio (@mottaart), il mélange l’art du bondage avec le végétal. Jan Hakon Erichsen (@JaneRichsen), un performer qui détruit des ballons, il me fait rire, il questionne et laisse planer des doutes.


Draw to an end (Ippon Music).

Le 19 mars au Café de la Danse (Paris). Et en tournée.

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