Une pluie de rôles vertigineux d'adolescentes complexes et profondes. Un jeu bondissant rempli de colères captives. Le cinéma compte sur Céleste Brunnquell, 20 ans et des poussières, parisienne, une nomination aux César et des films qui embrassent des sujets de société. La dérive sectaire avec Les Eblouis; les agressions sexuelles subies par son personnage Camille, de la série En thérapie; les familles monoparentales, aujourd'hui, puisque dans La Fille de son père, d'Erwan Le Duc, elle s'émancipe ou plutôt n'arrive pas à se séparer du père qui l'a élevée seul, interprété par Nahuel Pérez Biscayart (120 BPM). L'occasion de soumettre Céleste Brunnquell à l'interview Roulette Ruse. Une appli, des numéros tirés en aléatoire, chacun correspondant à une question.
17. Artiste, hasard ou vocation?
Ni l’un ni l’autre, ou un peu les deux. C’est un hasard assez précipité qui venait de quelque chose que je désirais, mais pas forcément à ce moment là. J’aime profondément jouer mais pas seulement : j’ai envie de laisser la place à d’autres formes artistiques, travailler avec la voix, explorer d’autres corps de métier par le travail, par les tournages.
9. Ce que le jeu a révélé en vous et de vous?
Le jeu procure des moments assez magiques, transcendentaux, mais je ne sais pas trop si cela révèle des choses en moi. Cela me construit, un peu inconsciemment. Par contre, les exercices de promotion, d’ interviews, de soirées, me confrontent à moi-même, me demandent une adaptation aux situations extérieures, à la différences d’un plateau.
25. Que vous dit-on dans la rue?
On me parle surtout de En Thérapie, des Eblouis, je reçois des témoignages sur des personnages qui ont à voir avec la folie, à la mort, aux abus. Sur un tournage, je me sens comme un autre membre de l’équipe, je ne prends pas en compte la façon dont le film sera reçu, et la réception est parfois vertigineuse.
1.Que faites-vous entre 2 projets ?
Ah, j’ai 21 ans, cela évolue beaucoup. Après le bac, j’ai commencé et abandonné une fac d’histoire de l’art, j’ai suivi aussi des cours aux Beaux-Arts de Bruxelles, un peu trop conceptuel. Je pratique la danse, je suis des cours au Collège de France en auditrice libre, je vois beaucoup de films, ce n’est pas très régulier.
36. Si vous pouviez rencontrer un artiste disparu?
Peut-être Roland Topor, je connaissais ses dessins, j’ai découvert ses interviews… Sa vision de l’art est unique et décalée, il innovait dans beaucoup de formes différentes. C‘était bon vivant. Je pense que ça peut être bien.
20. Qu’avez-vous acheté avec votre premier cachet?
Une tarte au citron. J’avais 15 ans et je n’ai perçu mon cachet que plus tard.
18. Un film, un livre, un spectacle particulièrement marquant?
Un Jour Pina a demandé, un film de Chantal Akerman qui réunit 2 choses importantes pour moi: la danse et les spectacles de Pina Baush, très marquants pour moi; et le cinéma de Chantal Akerman, que j’aime beaucoup. Pina Bausch traduit par les gestes des émotions que je trouve toujours hyperjustes, même au-delà de la danse, je suis toujours très émue par elle, par son humanité.
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