Diva boudoir au Crazy Horse, Lolly Wish sort son premier album, Jamais assez, sur le même label que Jay-Jay Johanson. Des hymnes pop dédiés au plaisir et au désir signés Léonard Lasry et Elisa Point.
GOLDEN WISH
« Ma culture cinématographique vient du « golden age » - une de mes grands-mères aimait beaucoup le cinéma américain - et des émissions de variétés que je voyais à la télé. Ce goût du vintage, je l’ai vraiment depuis l’enfance, j’ai rêvé devant ces icônes qui dansaient dans les comédies musicales, maquillées, coiffées, tirées à quatre épingles. Cicciolina m’a aussi beaucoup marquée. Découvrir sur le petit écran une poupée vivante, pâle, vêtue de rose, une couronne de fleurs dans les cheveux était étonnant. Plus tard, dans ma chambre d’adolescente, j’ai affiché des posters de leaders du rock qui portaient le féminisme de l’époque: Madonna, Shirley Manson (Garbage), Courtney Love (Hole), PJ Harvey… Enfant, j’étais terriblement audacieuse, rien ne me faisait peur, je ne mettais pas de hiérarchie avec les adultes. J’ai toujours été différente, et le suis aujourd’hui encore, mais je reste dans le contrôle, sauf sur scène, où je suis en total lâcher-prise. Je deviens Vénus, déesse, amour, érotisme. Je serais encore meilleure si je laissais échapper ma part d’ombre, je m’y refuse. Enfin pour l’instant… »
CRAZY SHOW-GIRL
« Au Crazy-Horse, j’évolue dans un univers exarcerbé, ultra-glamour, années 1940-50, et je chante les standards qui les accompagnent, mais une partie de moi est aussi moderne, bien sûr, je ne veux pas devenir une vieille pin-up, je recherche un glamour intemporel. Avec ce premier album, Jamais assez, le challenge était de mettre la performance vocale de côté, mon naturel va vers le jazz, pour aller vers quelque chose de plus intime, c’est davantage un exercice de style. Mais je n’arrive pas non plus sous les projecteurs et m’assois sur une chaise haute avec ma guitare. Je reste une show-girl, une poupée que l’on habille de mots, de musiques, et j’essaie d’interpréter avec ma voix et mon corps les mélodies délicates de Léonard Lasry et les paroles en français d’Elisa Point. Comme je travaille beaucoup le côté superficiel et l’image, le français a été une révélation, je ne pourrais plus revenir en arrière.. »
MISS WISH
« Une des chanson de Jamais assez, s’intitule Dans une photo de Pierre et Gilles. Ce sont mes parrains de coeur. Pierre et Gilles n’ont pas eu la volonté de pousser au maximum l’image de la madonne sulfureuse, au contraire, je porte un joli peignoir, je suis dans un jardin de fleurs. Les larmes sur le visage ont été rajoutées ensuite. Entre la séance photo et la réalisation finale, ont eu malheureusement lieu l’attentat contre Charlie Hebdo et les attentats de Bruxelles. Le tableau s’appelle « des fleurs et des larmes », je suis devenue une Madonne Belge. »
STRIP-TEASE ET FEMINISME
« Mon engagement a commencé avec la comédie burlesque, il y a dix ans. On me questionnait toujours sur mon côté femme-objet alors que c’est tout à fait l’inverse. Le personnage peut paraître sulfureux, incandescent, mais je suis avant tout maîtresse de moi-même. J’utilise mon corps tout entier, mes actes et mes pensées sont des armes de revendication. La provocation n’est pas du tout une démarche ou une envie mais une respiration. Je pense différemment. Le Crazy Horse a invité la femme pulpeuse, généreuse, au physique atypique, que je suis. La petite-fille d’émigrés siciliens installés en Belgique. Je pense vraiment que toutes les femmes peuvent arriver à briller. Mesdames, prenez la place à laquelle vous avez droit. »
Jamais assez. 29 Music. http://www.29music.com/
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