
Les coeurs secoués de La Favorite, premier album de Yoa, sont remplis de larmes et de colères, de joies et de dance aussi. La chanteuse - et comédienne - co-autrice d'une pièce féministe, Régime soupe aux choux: mode d'emploi, a lancé ses chansons crues et cash comme des bulles dans l'air du temps. Matcha Queen, Contre coeur ou Le collectionneur, parlent d'une voix douce mais ferme de la santé mentale, de la sexualité, de l'anorexie, des agressions sexuelles... L’occasion de soumettre Yoa à l’interview Roulette Ruse, des numéros tirés en aléatoire par une appli, chacun correspondant à une question.
13. Un conseil reçu ou appliqué à vous-même?
Toujours faire en sorte de me rappeler, lorsque je traverse des difficultés, que cela vaut le coup de me battre
3. Une date importante ?
Le 31/01/25, jour de la sortie de La Favorite. Ce mot renvoie à l’idée du concours, au quartier bourgeois où j’ai grandi alors que l’on n’avait pas forcément de sou, je n’évoluais pas non plus dans ce milieu mais j’ai quand même foncé.
31. Un livre, un disque, un tableau… qui vous ont inspiré une chanson?
L’art ne m’inspire pas souvent mais La Favorite est né du film de yorgos lanthimos, de l’histoire de deux filles concurrentes qui se retrouvent face à elles-mêmes.
18. Un modèle de parcours?
Mon modèle numéro 1 est Isabelle Huppert, elle est badass, elle a fait 600 000 films. En musique, je trouve FKA Twigs, très impressionnante par sa rigueur, sa façon d’incorporer dans ses spectacle, du pole dance, du sabre, des claquettes

1. La musique, hasard ou vocation?
C’est d’abord le théâtre, commencé à l’école, qui était ma première passion. Je voulais devenir comédienne, j’ai suivi des cours dans un conservatoire d’arrondissement et j’avais du mal à m’imaginer faire autre chose. La répétition d’expériences désastreuses dû au racisme, lors de castings, m’en a éloigné. Pendant le confinement, j’ai essayé d’écrire des chansons, cela m’a tout de suite plu. J’ai aussi aimé la partie business, je me suis prise au jeu des rendez-vous avec des labels, des tourneurs, mais ce qui m’intéresse avant tout, c’est me produire sur scène, et c’est plus rapide avec la musique
20. Un disque particulièrement marquant?
I thought I was a alien, de Soko. Je l’ai beaucoup écouté adolescente au moment où je me créais ma propre culture. C’est mon album préféré au monde.
8. Est-ce que l’on vous connaît à 100 % en écoutant vos chansons?
Oui et non, car je ne creuse pas au fond de moi, les paroles sortent naturellement, crues ou pas. Matcha Queen, Mes Copines ou Le collectionneur ont ainsi jailli d’un coup. Mes thèmes sont toujours contemporains et en écho avec ce que je vis, j’appuie sur des endroits douloureux, mais une petite chanson n’est rien par-rapport aux dommages subis. L’enfance revient souvent dans mes textes, j’étais une petite fille très vivante, très joyeuse, puis, à l’adolescence est venu un problème de santé mentale. J’aimerais rendre fière la petite fille que j’étais…

2. Plus d’amis ou d’amies?
D’amies, elles sont d’ailleurs dans mes chansons, Mes copines, Contre coeur… J’en fréquente certains depuis le collège, le lycée. Ce sont des relations qui me font grandir
13. Des posters dans votre chambre d’enfant, d’adolescente?
Oui, l’affiche d’Into the wild, un film qui m’a beaucoup pleuré. Et aussi celles de Pulp Fiction et du Magicien d’Oz.
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